(CHALLENGE SPORTS) – Dans tous sports et particulièrement au football, les performances sont tributaires de plusieurs facteurs. Autant les entrainements, le talent intrinsèque, la maitrise tactique tous ces éléments sont importants, autant d’autres facteurs liés à l’environnement de l’athlète, du joueur sont importants.
Les images qui nous sont revenues du Togo, incitent Balle de Match à rebondir cette semaine dans la tanière.
Je suis désolé de parler des hommes et des évènements et non des idées. J’aurai bien aimé parler d’autre chose de plus profond, mais je vais me faire violence et solliciter votre clémence car les évènements m’obligent à faire entorse à mes principes.
En jouant le Soudan du sud, aussitôt après le match de Dakar, notre équipe est arrivée avant les soudanais qui revenaient de Dakar.
Pour rallier la Namibie, nos joueurs ont eu droit à des passeports diplomatiques pour faciliter le voyage et arriver à temps.
Ces dispositions, étant de la responsabilité de l’état, nos autorités ont, en ces occasions, pris les bonnes dispositions et ceci a été fortement apprécié en son temps bien que la presse sénégalaise n’en n’avait pas fait cas comme cela se devait.
Mais la semaine passée en voyant Adebayor, dans l’hôtel de notre équipe, recevoir des maillots de nos joueurs, et El hadj Diouf disputer un match de rue encore sur invitation de la vedette togolaise, j’ai été surpris et indigné.
Surpris, parce que je pensais que l’encadrement de notre équipe avait atteint un niveau d’organisation et de professionnalisme qui ne permettrait plus ces situations.
Comment peut on permettre à des joueurs devant disputer un match même si l’enjeu était moindre de s’offrir ces intermèdes que rien ne justifie.
Adebayor, juste grand footballeur, au maigre palmarès,(champion du Paraguay coupe d’Espagne) que représente-t-ilpour mériter ces égards.
Peut-on s’imaginer les algériens à Dakar s’afficher avec El hadj Diouf double ballon d’or à la veille d’un match contre le Sénégal ?
Ces légèretés ne sauraient être tolérées, car elles distraient les joueurs.
Ces veilles et jours de match, les joueurs n’ont besoin que de leur staff et de personne d’autre.
Au Sénégal, nous avons la fâcheuse habitude d’organiser des visites soit du ministre, de l’ambassadeur si c’est à l’extérieur, ou simplement des membres de la fédé qui jugent nécessaire de parler aux joueurs déclarant venir leur apporter soutien, remonter le moral et souhaiter bonne chance : sottises.
Et dans tous les discours la sempiternelle rengaine « l’Etat a tout fait pour vous mettre dans de bommes conditions et ne ménagera aucun effort pour vous accompagner vers la victoire. Le peuple est derrière vous » ce disque est à la limite rayé.
Dans la même veine on a vu Monsieur le Président de la République avec Madame et leur cour investir les vestiaires de l’équipe à l’occasion d’un match de coupe du monde.
Lors des entrainements le bord du terrain est rempli de fédéraux et des membres de la délégation qui n’ont rien à y faire, si ce n’est comble de non-sens le 12e gaindé qui s’y invite.
L’environnement de l’équipe est pollué par toutes ces présences pas toutes nécessaires.
Personne ne se plaint car nous continuons à penser que jouer une finale de CAN ou un ¼ de finale de coupe du monde est valorisant pour un palmarès.
L’autre image venue du Togo et montrant El hadj Diouf jouer un match de rue sort de l’ordinaire et nous révèle le niveau de légèreté de la délégation sénégalaise.
Je disais, à l’entame de cette chronique, ne pas aimer parler des hommes.
Mais je pense que la présence de Diouf fait désordre et m’oblige à m’interroger.
Quelle est la fonction de M. Diouf au sein de la tanière ?
Occupe-t-il une fonction essentielle ?
Si oui comment a-t-il pu trouver du temps pour s’offrir cette récréation ?
Elhadji rend compte à qui ? A – t- il un bureau ? Quelle est sa mission ?
Qu’est ce qui l’autorise à prendre part aux séances d’entraînements ?
Voilà un paquet de questions, dont les réponses devraient éclairer sur ses missions.
Au Sénégal on pense, et souvent à tort, qu’il faut nécessairement dans le staff un ancien international. Cela peut se défendre s’il a des capacités et le profil pour certaines tâches spécifiques.
Mais pas pour ses beaux yeux ou pour le faire taire comme on en a l’impression avec le cas de Diouf dont les attaques contreCissé et la fédération ont cessé depuis sa nomination.
Si le footballeur Diouf a été d’un talent indéniable, l’hommeEl hadj n’est pas le modèle à vendre à cette jeune et prometteuse couvée.
Nous ne voulons pas d’un « la nuit je suis en boîte, le lendemain je mets les buts », et si on y prend garde c’est ce qui risque d’arriver.
Je ne demande pas à ce que les joueurs soient dans un bunker, que leur environnement soit austère mais les exigences du haut niveau ne tolèrent pas certaines pratiques.
Cissé doit marquer son territoire et les fédéraux prendre leursresponsabilités pour mettre le holà et fermer cette fenêtre entrebâillée avant que ne s’y engouffrent les travers de 2002, juste rappeler que cette année on a rien gagné et cela fait 20 ans : c’est la préhistoire.
Serigne Fallou DIENG