(CHALLENGE SPORTS) – Gooooal !!! Buuuuut !!! S’époumonent les reporters derrière leurs micros. Les flashs crépitent, les supporters explosent les tribunes, les joueurs se congratulent. Quand le ballon se niche au fond des filets, c’est l’événement majeur du match: le But et il faut le célébrer.
Le football est un jeu auquel pour gagner sur le terrain, il faut marquer au moins un but de plus que l’adversaire dans le temps réglementaire, les prolongations ou aux tirs au but.
Dans les compétitions officielles, pour encourager le jeu offensif, le jeu ouvert et éviter les calculs, l’UEFA, et la FIFA ont édicté certaines règles autour du but. Le but en or, le but en argent, le but comptant double.
Ces lois ont marqué, par leur application, l’histoire du football.
Le But à l’extérieur
À la fin du temps réglementaire de ce match des barrages de la LDC entre Monaco et Shakhtar Donetsk, les monégasques mènent par 2 buts à 1. A l’aller chez eux, ils avaient perdu 0-1. Sur l’ensemble des deux matchs, Monaco est qualifié mais les prolongations arrivent car le but marqué à l’extérieur ne compte plus double.
Ainsi une loi datant de 1965, et qui fut appliquée pour la première fois lors du match Honved de Budapest contre Dukla de Prague, venait d’être abandonnée.
Elle a fait son temps et si cette disposition a fait des heureux, parmi les plus récents, le PSG face au Bayern, elle a eu des situations cocasses ou du moins inattendues. Comme en 2003 lors de cette 1/2 finale entre l’ Inter de Milan et le Milan Ac, en ligue des champions, tous les deux matchs aller comme retour se jouant à San Siro. Aller 0-0, au retour Andriy Chievchenko ouvre le score Obafemi Martins égalise mais les nerrazzuri sont éliminés et Ac Milan passe au bénéfice d’un but prétendument marqué à l ‘extérieur.
Pendant longtemps, des experts du foot ont réclamé la suppression de cette loi avec divers arguments.
Lors d’ un de leurs forums, les coachs avaient demandé que le but marqué en prolongations ne compte pas double, pour ne pas tuer l’intérêt de ce petit match de 30mn au cas où l’équipe visiteuse venait à marquer, parmi eux Tuchel, Ruudi Garcia et Wenger. Selon les statistiques de 2018: 28,41% des matchs de poule étaient gagnés par des équipes visiteuses.
Déjà en septembre 2014, Alex Ferguson s’élevait contre cette règle: « Si on revient trente années en arrière, on verra que la contre attaque impliquait un ou deux joueurs. Aujourd’hui elle peut en concerner cinq ou six. » ceci pour démontrer l’impact des règles sur les choix tactiques.
Avec le temps les arguments techniques ont eu raison de la loi.
Le But en Or
Institué en 1993, il s’agissait d’arrêter les prolongations dès que l’une des équipes venait à marquer. L’un des objectifs était de lutter contre ces insipides prolongations où tout le monde attendait les tirs aux buts.
Durant ces 30 mn, les joueurs avaient la peur au ventre et les entraîneurs redoublaient d’ingéniosité pour se tirer d’affaire.
Lors de l’Euro 96 en Angleterre, Olivier Bierhoff brisa le rêve des Thèques lors de la finale en marquant le 1e but en Or, on jouait la 95e mn.
Laurent Blanc fut le premier joueur à marquer ce genre de but en coupe du monde, c’était en 8e de finale face au Paraguay, Chilavert le mythique gardien amena à lui seul les tricolores aux prolongations.
On se rappelle également de celui de David Trezeguet crucifiant les italiens dans cette finale de l’Euro 2000.
Le malheureux Delfi Geli de Alaves fut l’auteur du but en or contre son camp et offrit à Liverpool la coupe de L’UEFA c’était en 2001.
Jugé trop cruel, on l’appelle aussi but de la mort, le but en or fut abandonné le 27 février 2004.
Le But en argent
Une solution hybride fut imaginée pour remplacer le but en or, c’est le but en argent.
Cette fois ci, un but est marqué dans la première mi temps on arrête pas, on termine les 15 premières minutes, mais la seconde partie des prolongation ne sera pas jouée.
Cette formule ne fera qu’une année avec l’Euro 2004 au Portugal.
Lors de cette édition Traianos Dellas marqua ce but en argent face à la République Tchèque pour envoyer la Grèce en finale.
Avec la disparition du but comptant double, c’est la fin des buts spéciaux, un but valant simplement un but. Tant mieux pour l’esprit du sport.
Serigne Fallou DIENG