(CHALLENGE SPORTS) – Le football est ce sport qui a la particularité d’être un jeu collectif dont la consécration individuelle, le ballon d’or, attise autant de commentaires que celle collective la coupe du monde. Si les acteurs de cinéma ont leurs oscars et leurs tanites, les footballeurs ont leur ballon d’or.
Pour cette année le nom du lauréat est au bout de toutes les langues et les supputations vont bon train.
Gagner le ballon d’or, c’est entrer dans l histoire. Du premier lauréat l’anglais Stanley Matthew à 41 ans, un 18 décembre 1956, tout le monde le retient. Mais qui se souvient du 2e et du 3e Alfredo di Stephano et Raymond Kopa, il leur a fallu écrire chacun sa propre histoire. Le ballon, cet objet magique, est intimement lié au football et se dit d’or s’il faut consacrer le meilleur joueur de l’année en Europe. Mais comme le football, le ballon a une histoire et a connu plusieures mutations.
De 1850 à nos jours le ballon a rebondi sous tous les cieux, a parlé toutes les langues et suscité plein de passion.
On notera, au fil du temps, plusieurs étapes dans sa confection et sa forme.
D’abord la vessie de porc placée dans une enveloppe de cuir cousue et fermée par des lacets avec comme seuls critères: rouler et résister aux chocs.
En 1860, la vessie de porc est remplacée par une vessie en caoutchouc mais le ballon garde toujours ses lacets qui referment la valve.
Avec l’évolution et l’abandon du cuir naturel, ce fut la naissance du ballon rond.
Sa couleur marronne restera pendant longtemps avant que le blanc ne fasse son apparition. L’histoire nous rapporte que c’est à Sao Polo au Brésil, que des ouvriers, ne pouvant jouer que la nuit à cause de leurs horaires, ont décidé de peindre en blanc les ballons pour jouer sous les lampes de leur usine, nous sommes en 1923.
En 1970 avec la première coupe du monde retransmise en couleur, Adidas créa le ballon TELSTAR avec 32 panneaux. La firme allemande y gagna gros et devint le fournisseur des différentes coupes du monde.
Au fil des temps, les recherches et travaux sur le ballon vont porter sur sa surface pour le rendre plus vif avec des turbulences, ce qui va influencer les équipements et la préparation des gardiens de buts comme en témoigne « Jabulani » en 2010 au mondial Sud Africain.
Lien charnel entre les partenaires qui se le transmettent pour le garder jalousement, objet de convoitise pour l’adversaire qui veut le récupérer, centre d’attention de l ‘arbitre qui le caresse avant de le poser pour le coup d’ envoi et ne le quitte des yeux de la partie, poussé, retenu, maudit par les spectateurs selon sa trajectoire, scelle le destin d’un match une fois au fond des filets: le ballon a bien une âme.
Continuons à l’aimer à le chérir et vive le lauréat du ballon d’or 2021.
Serigne Fallou DIENG