(CHALLENGE SPORTS) – En commençant ces lignes, je suis partagé entre certains événements qui se sont produits ces derniers jours: le départ de Lionel Messi, la médaille d’or de Hiddilyn Diaz ou les cris de singe envers Amélien Tchouameni de Monaco. En fin de compte, mon cœur ne pouvant choisir, j’ai décidé de vous parler des trois sujets.
L’un est une question de cœur, l’autre d’esprit et le dernier renvoie à la couleur de notre peau.
Le départ de Messi
» Si on pouvait se quitter sans se dire adieu.. », fredonnait la chanson. Le protocole ayant imposé cette conférence de presse à Leonel Messi pour faire ses adieux aux barcelonais était vraiment cruelle. L’argentin a vidé les larmes de son corps devant ses enfants et le monde entier. Il pensait ne jamais devoir quitter ce club et certains l’avaient mis dans la composition de l’équipe des Lev Yatchine, Paolo Maldini, Franco Baresi, Ryan Giggs, Francesco Totti et un certain Puyol. Ces mêmes joueurs ont en commun de n’avoir connu qu’un seul club dans leur carrière. Et qui auraient pu avoir comme entraîneur Guy ROUX avec ses plus de 40 ans sur le banc auxerrois.
La planète foot pensait que l’argentin serait catalan pour l’éternité. Hélas ou heureusement, c’est selon, la loi du marché des transferts est passé par là. L’histoire aurait pu être autre si un 15 décembre 1995, un obscur Jean Marc BOSSMAN n’ avait provoqué un séisme dans le football européen. Voulant quitter le RFC Liège pour Dunkerque en D2 française, et devant le contentieux l’opposant à ses dirigeants, il eut recours aux juridictions compétentes qui délibérèrent en sa faveur. C’est l’arrêt BOSSMAN.
Depuis lors, les joueurs sont devenus plus mobiles et le lien affectif et relationnel moins intense, les pulsions du cœur laissant place à l’épaisseur du chéquier.
Ainsi Paris en recevant Lionel, saura que la pulga a laissé son cœur à Barcelone.
La médaille d’or de Hiddilyn Diaz
Coincée en Malaisie à cause de la pandémie et ne disposant pas de salle, l’altérophile a eu recours à des bouteilles remplies d’eau accrochées à des tiges de bambou pour s’entraîner. Elle s’est accrochée, s’engageant à ne rien lâcher pour assurer sa participation aux jeux olympiques.
À Tokyo, elle a terminé sur la plus haute marche du podium offrant ainsi à son pays les Philippines sa première médaille d’or.
En plus de sa médaille, Hyddilin Diaz a reçu celle de l’esprit olympique. Oui avec l’olympisme, c’est pas seulement les riches qui doivent gagner, elle a inondé le tapis de larmes de bonheur.
Les cris de singe.
Raoul Diagne France coupe du monde 1938, Humphrey Mynales Hollande 1960, Eusebio Portugal coupe du monde 1966, Anderson Angleterre 1971 ont été les premiers joueurs noirs à porter les couleurs des sélections nationales de ces pays respectifs. Quand en 66 Eusebio venu du Mozambique eliminait le Brésil champion du monde en titre sous les couleurs du Portugal, personne n’a émis de cri.
Après le mondial 98 et la victoire de la France arc en ciel, la très conservatrice Allemagne changea son code de nationalité après une mission à Paris. Ainsi, Gerald Asamoah né au Ghana fût le premier joueur noir à avoir intégré la sélection allemande en 2001. Après l’Italie avec Mario Balotelli en 2008 suivra.
Le monde bouge et ce multucularisme sportif doit se muer en une interculturalité faite de tolérance et d’amour de l’autre dans le terrain, les tribunes et dans tous les espaces de vie pour un vivre ensemble harmonieux dans un monde apaisé. N’est ce pas ce à quoi le sport devrait servir ?
Serigne Fallou DIENG