PAR ABDOULATIF DIOP
(CHALLENGE SPORTS) – Les Lions du Sénégal ont passé la douane Camerounaise. Les indomptables n’ont pas réussi à les retenir à la frontière du premier tour. La bande à Sadio Mané a composté son ticket pour les huitièmes de finale après sa victoire sur le Cameroun (3-1).
Il fallait le faire pour être à l’abri. Ils l’ont fait. Il fallait oser marcher sur les Camerounais, ils l’ont fait. Il fallait jouer sur la conservation du ballon, ils l’ont fait. Il fallait passer la douane, ils l’ont fait. Le colis n’est pas encore certes arrivé à bon port, mais la marchandise est livrée quand même dans les meilleures des manières. Claquer trois buts au Cameroun en phases finales de la Coupe d’Afrique des Nations, il faut oser pour le faire, porter en bandoulière le courage, voire même la témérité pour passer les frontières du premier tour. L’exemple de l’Algérie championne en titre en 2019, puis éliminée dès le premier tour en 2021, était vivace dans les esprits. Certains démons le craignaient pour le Sénégal. Mais les Lions ne sont pas les Fennecs. Le Sénégal n’est pas non plus l’Algérie.
Le Sénégal porte la valise contenant le chat noir depuis un certain 19 janvier 1992 lorsque la bande à Joseph Antoine Bell et Ernest Ebonguè a écarté celle à Jules Bocandé de sa CAN à Dakar. Depuis lors, les Lions n’ont pas réussi à laver l’affront en Coupe d’Afrique des Nations. La génération à El Hadji Diouf n’a pas pu en 2002 à Bamako en finale de CAN, celle de Mamadou Niang et Demba Ba ont réussi un hold up en 2011 en éliminatoires de CAN 2012. Mais pour passer vraiment la marchandise, il fallait compter à la génération à Sadio Mané qui a réussi la prouesse de battre le Cameroun en phases finale en Côte d’Ivoire 2023 après avoir loupé le coup en 2017 en quart de finale au Gabon.
Aliou Cissé et ses poulains tiennent à défendre leur titre. A conserver même ce titre continental acquis de hautes luttes en 2021 en terre Camerounaise. Les garçons y croient et ils vont y aller jusqu’au bout. Les Lions du Sénégal ont compris très tôt que dans ce groupe C dit groupe de la mort, tous les matchs sont des finales. Des derbys entre voisins d’Afrique de l’Ouest, mais aussi entre Lions de la téranga et ceux indomptables. Ces derniers ont été domptés ce vendredi saint à Yamoussoukro. Cissé a tiré beaucoup de leçons de la précédente édition à Bafoussam où ses poulains avaient eu beaucoup de difficultés pour venir à bout de leurs adversaires en phase de poule. Il s’est préparé en conséquence pour éviter cette posture à Yamoussoukro.
Dans des compétitions de ce genre, gagner les premiers matchs constitue un gage de sérénité, d’espoir et de confiance pour atteindre les objectifs. A fortiori, gagner avec la manière. Les Sénégalais ont décidé dès le départ de bander les muscles pour faire peur, mais aussi pour confirmer leur rang, leur statut de roi de l’Afrique. Le Manko wuti waat ndamli demeure plus que jamais de rigueur. Aliou Cissé a toujours faim dit-il, et semble vouloir rééditer le coup encre une fois. Passer l’étape du premier tour est la plus difficile dans le processus de reconquête, de conservation du titre. Les matchs se suivent certes et ne se ressemblent pas, mais ceux à élimination directe sont plus faciles à gérer pour une équipe expérimentée avec des joueurs d’expériences aussi.
Deux matchs, deux victoires, on ne pouvait pas rêver mieux d’autant qu’ils se sont sodés tous par un large score de trois buts. La sélection sénégalaise garde le cap et tient à continuer sur cette lancé mardi prochain contre la Guinée. Un autre match, un autre derby. Au-delà d’être un voisin, un pays frontalier qui a toujours eu de la motivation et de la grinta quand elle doit affronter les Lions de la téranga, la Guinée est une équipe qui regorge d’énormes talents capable de faire des exploits, de réussir des prouesses devant n’importe quel adversaire. Un potentiel plein d’ambition. Restent à Kalidou Koulibaly et ses copains à déballer carrément le colis une bonne fois pour toute, afin de garder la première place qui donnera l’avantage de croiser un meilleur troisième en huitième de finale.
ABDOULATIF DIOP
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