(CHALLENGE SPORTS) – Le sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal Pape Bouna Thiaw a publié samedi dernier une liste de 28 joueurs pour la participation à la Coupe d’Afrique des Nations Maroc 2025. Le sélectionneur a également retenu cinq réservistes qui guettent un éventuel forfait pour s’offrir le voyage au royaume Chérifien. Challenge Sports s’intéresse aux profils des réservistes.

Rassoul Ndiaye, l’attente continue

Rassoul Ndiaye a fait son retour dans la Tanière des Lions en novembre dernier, à l’occasion des matchs amicaux face au Brésil et au Kenya, après une absence de un an et sept mois. Le milieu de terrain du Havre AC retrouvait ainsi la sélection nationale dans le cadre des préparatifs de la CAN 2025 au Maroc, avec l’ambition légitime de se faire une place dans le groupe appelé à partir à la conquête de la deuxième étoile.
Âgé de 23 ans et comptant deux sélections, Ndiaye a eu du temps de jeu lors de la large victoire contre le Kenya, entrant en cours de jeu lors d’une rencontre à sens unique. De quoi nourrir ses rêves de Coupe d’Afrique des Nations, mais aussi de Coupe du monde, tant le joueur semblait relancé dans la hiérarchie.
Toutefois, malgré ce retour encourageant, le milieu havrais devra encore patienter. Il figure pour l’instant dans le groupe des réservistes, dans l’attente d’un éventuel forfait qui pourrait lui ouvrir les portes du voyage au Maroc.
Ousmane Sow, le “Dembélé” du championnat polonais.

Ousmane Sow n’a jamais porté le maillot de l’équipe nationale du Sénégal. Pas encore. Mais son nom circule, son profil et son style séduisent. Exilé en Pologne, l’ailier sénégalais s’est imposé comme l’une des révélations du championnat grâce à un jeu explosif, fait de percussion, de vitesse et de dribbles déroutants, qui n’est pas sans rappeler celui d’Ousmane Dembélé, sacré Ballon d’Or 2025.
Un clin d’œil du destin : c’est précisément la saison où Dembélé a atteint le sommet du football mondial que Sow s’est révélé aux yeux du public polonais. Même insouciance balle au pied, même capacité à faire basculer un match sur une accélération, même goût du risque dans le un-contre-un. Des similitudes qui lui ont valu d’émouvoir les tribunes et de s’attirer l’attention des observateurs.
S’il demeure encore un inconnu du grand public sénégalais, Ousmane Sow, l’enfant de Kaolack qui fait un bref passage au Dakar Sporting, fait des essais au Paris Fc, à Auxerre, Saint Étienne, avant de trouver sa place à Arles Avignon, n’est plus totalement hors radar. Le joueur de Gornik Zabrze figure aujourd’hui sur la liste des réservistes qui guettent une opportunité pour intégrer le groupe en vue de la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Une reconnaissance discrète mais significative, récompense d’un parcours construit loin des projecteurs habituels.
Moustapha Mbow, la patience d’un Lion.

Finaliste de la CAN U20 en 2019, Moustapha Mbow a longtemps avancé loin des projecteurs avant de voir son nom enfin apparaître sur la liste des Lions A. Il aura fallu attendre septembre 2025 pour que le défenseur sénégalais connaisse sa première convocation en équipe nationale senior, à l’occasion des rencontres face à la RD Congo et au Soudan, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Formé à l’Académie Darou Salam, pépinière bien connue du football sénégalais, Mbow rejoint ensuite le Stade de Reims, où il découvre les exigences du haut niveau et effectue ses premières apparitions en Ligue 1. En quête de temps de jeu et de continuité, il est prêté en 2022 successivement au Nîmes Olympique (Ligue 2), puis au RFC Seraing en Belgique. Deux expériences formatrices qui lui permettent de gagner en maturité et en constance.
L’année 2023 marque un tournant. En s’engageant avec le Paris FC, Moustapha Mbow trouve enfin un environnement propice à son épanouissement. Rapidement, il s’impose comme un pilier de l’arrière-garde parisienne. Solide dans les duels, appliqué dans la relance, le défenseur sénégalais devient l’un des artisans majeurs de la montée du club en Ligue 1, symbole de sa progression régulière. Désormais appelé à intégrer une Tanière bien fournie en défense, Mbow devra faire preuve de la même patience qui a jalonné sa carrière. D’abord intégré parmi les réservistes, il guette une opportunité pour s’installer durablement et espérer disputer la CAN 2025. À 27 ans, le Lion sait que son heure approche : celle de transformer l’attente en confirmation.
Ousseynou Niang, aux portes de la tanière.

En septembre dernier, Ousseynou Niang a goûté pour la première fois à l’équipe nationale A du Sénégal. Appelé en renfort pour pallier le forfait d’Ismaïla Sarr, l’ailier de l’Union Saint-Gilloise figurait dans le groupe convoqué pour les rencontres face au Soudan et à la République démocratique du Congo. Une convocation qui n’a rien d’un hasard, mais plutôt l’aboutissement logique d’un parcours jalonné par toutes les sélections nationales de jeunes.
Depuis, Niang attend toujours ses premières minutes sous le maillot des Lions. Un temps évoqué comme un possible invité de la CAN 2025, le natif de Ziguinchor demeure pour l’instant à l’antichambre, inscrit sur la liste des réservistes, guettant la moindre ouverture pour s’installer durablement dans la tanière. Né le 12 octobre 2001 à Ziguinchor, Ousseynou Niang a été formé à l’académie des Diambars de Saly, véritable vivier du football sénégalais. En 2022, il franchit le pas de l’Europe en s’engageant avec le FK Auda, en Lettonie. En l’espace d’une demi-saison, il dispute 19 rencontres, inscrit 4 buts et s’offre un premier trophée majeur avec la Coupe de Lettonie.
La saison suivante, il rejoint le Riga FC, rival direct du FK Auda. Son adaptation est freinée par une blessure au genou survenue à la mi-saison 2023, mais l’ailier sénégalais s’accroche. Sur deux saisons, il parvient à inscrire 10 buts, confirmant son potentiel malgré les obstacles.
En juin 2024, Niang réalise enfin le saut qu’il espérait : direction la Belgique et les champions en titre, l’Union Saint-Gilloise. Cette saison, il découvre même la Ligue des champions européenne, une nouvelle dimension dans sa jeune carrière. Et surtout, il pousse pour la première fois la porte de la tanière des Lions A.
À 23 ans, Ousseynou Niang est désormais face à un tournant. Le talent est là, le parcours parle pour lui. Reste désormais à convaincre davantage pour transformer l’essai et s’imposer durablement dans une sélection sénégalaise où la concurrence sur les ailes est féroce.
Mamadou Lamine Camara, l’attente au sommet.

Il rôde dans la tanière depuis 2023. Champion d’Afrique U20 avec le Sénégal, Mamadou Lamine Camara semblait promis à une intégration rapide chez les Lions A. Pourtant, malgré six apparitions sous le maillot national, le milieu relayeur n’a pas encore réussi à s’installer durablement dans la hiérarchie.
À la Renaissance Sportive de Berkane, son club depuis désormais cinq saisons, le produit de Darou Salam affiche pourtant un palmarès impressionnant. Champion du Maroc, vainqueur de la Coupe de la Confédération, puis de la Super Coupe d’Afrique, Camara s’est imposé comme un maillon fiable et constant du milieu de terrain. Une régularité qui lui vaut d’être l’un des cadres silencieux d’un club habitué aux joutes continentales.
La Coupe d’Afrique des Nations au Maroc aurait pu marquer un tournant. Jouer la CAN sur des terres qu’il connaît parfaitement, dans des stades où il a souvent brillé, semblait une évidence. Très proche d’une convocation dans la liste finale, le milieu sénégalais doit finalement se contenter du statut de réserviste.
Une attente frustrante, mais loin d’être une fin en soi. À force de constance et de maturité, Mamadou Lamine Camara continue de frapper à la porte. Et dans une tanière où la concurrence est féroce, la patience reste parfois la dernière étape avant l’installation définitive.
Abdoulatif DIOP


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