Par ABDOULATIF DIOP
(CHALLENGE SPORTS) – Le Sénégal entre en lice ce lundi en cette 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football. Merci à la Côte d’Ivoire de nous avoir accueillis chez nous. Abidjan est comme Dakar, Yamoussoukro est comme St Louis. Oui la teranga y est mais le Sénégal n’est pas là pour faire du tourisme. Les Lions d’Aliou Cissé fera face aux Scorpions de la Gambie ce lundi. Un derby entre voisins. De toute façon, tous les matchs du Sénégal dans le groupe C sont des derbys. Le maître mot, c’est défendre le titre courageusement acquis il y a deux ans au Cameroun. Et dans une compétition de ce genre, réussir la première sortie est extrêmement important pour le moral de tous.
Débuter la compétition face à un adversaire coriace comme la Gambie ne donne pas forcément de la sérénité. Vu tous les liens et rapports qui nous lient à ce pays voisin pratiquement une région dans le Sénégal, on imagine aisément les enjeux qui tournent autour de cette rencontre. Même si le Sénégal est supposé être l’équipe la plus forte sur le papier, les souvenirs sont encore vivaces en octobre 2008 lorsque le Sénégal a été éliminé par la Gambie à Dakar (1-1) comptant pour les éliminatoires du Mondial et CAN 2010. Un match nul considéré à l’époque comme une victoire pour les Gambiens qui ont tenu en échec la bande vieillissante à El Hadji Diouf.
Entre temps, le football a évolué et les Gambiens ont gagné en expérience après avoir goûté à des phases finales d’une coupe d’Afrique. Le farniente ne sera guère de tout repos car le rêve des Scorpions est de pincer les pattes des Lions à Yamoussoukro. Un fauve averti en vaut deux. Les félins de Cissé vont débuter alors cette 34ème édition de la CAN face à une Gambie très motivée malgré les quelques soubresauts qui ont émaillé leurs préparations (Grève pour cause de prime, un avion défectueux, un vol qui a évité le pire après neuf minutes dans les airs).
La défense du titre va commencer aujourd’hui à 14h00 GMT au stade Henri Konan Banny de Yamoussoukro. La bande à Sadio Mané a l’obligation de gagner ce premier match combien important dans le Manko Outi waat Ndamli. Une occasion de confirmer le statut du Sénégal et de ses stars dans l’échiquier du football africain.
La reconquête du titre est inéluctable pour Cissé, pour cette génération dorée qui nous a valu beaucoup de satisfaction. Beaucoup de ses cadres sont vieillissants et rien n’assure qu’ils seront là lors des prochaines éditions. C’est vrai que beaucoup de jeunes talents sont à l’embrassure de la porte de la sélection A, d’autres sont déjà dans le bain, mais on a besoin de l’expérience des cadres dont quinze champions d’Afrique et vice-champions d’Afrique sont présents en Côte d’Ivoire. C’est le moment d’en profiter et frapper encore un grand coup pendant qu’il est encore temps. Le talent est là, l’expérience est là, l’envie est là, l’unité est là également. Jamais des conditions ne sont aussi réunies dans la tanière et au sein de la Fédération ces dernières années pour réussir de grandes prouesses.
Il est bien possible de conserver le titre, de se succéder comme l’avaient fait dans le passé le Ghana, le Cameroun et l’Égypte. Le Sénégal a le potentiel qu’il faut, les armes et le talent qu’il faut pour être le quatrième à avoir rempilé dans l’histoire de ces joutes continentales.
Sénégal/Gambie marque le début de compétitions des Lions du Sénégal champions en titre et un des favoris bien évidemment de ce tournoi. Il n’est pas le seul d’ailleurs car d’autres comme la Côte d’Ivoire pays organisateur, le Maroc demi-finaliste de la dernière Coupe du Monde, l’Égypte vice-championne et sempiternelle favorite, mais aussi l’Algérie vainqueur récemment en 2019 au Caire. Sans oublier le Cameroun cinq fois champions et le Nigéria trois fois titrés. Le Ghana est bien dans ce lot des équipes favorites tout comme la Tunisie. Et certains outsiders sont à prendre au sérieux. C’est le cas du Mali, de la Guinée et du Boukina Faso qui pourraient bien jouer les troubles fêtes. Les Lions débarquent dans la forêt de Yamoussoukro proie entre dents. Qui s’y frottent, s’y piquent.
ABDOULATIF DIOP
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