(CHALLENGE SPORTS). Cette rubrique s’intéresse aux confrères et consœurs qui nous racontent leur première campagne sur le terrain. La CAN, le mondial, Afro-basket, Mondiaux d’Athlétisme ou Jeux Olympiques. « SOUVENIRS & INTRIGUES » raconte d’une manière captivante ce qui a attiré l’attention pendant une campagne sportive, un premier grand événement sportif. Les journalistes sportifs ont l’habitude de narrer les événements. Ici ils se racontent. « SOUVENIRS & INTRIGUES » rabiboche les émotions, le vécu, les difficultés, brefs les souvenirs et les intrigues. Balle à terre chers journaleux.
Mon 1er souvenir de Can remonte à celle de 2012 en Guinée Équatoriale. Bata a été un cauchemar pour le Sénégal d’alors cité comme favori principal au titre. Tout enthousiaste j’ai préparé cette mission comme si j’allais au Paradis. Normal me direz-vous pour un journaliste qui va découvrir une compétition d’une telle envergure. Tout fier j’ai débarqué à Bata avec une forte colonie de la presse sénégalaise. On n’a pas eu de difficultés majeures à rejoindre notre site d’accueil puisqu’une mission avancée avait minutieusement tout préparé. A notre arrivée, l’ambiance sénégalaise était bien au Rendez-vous. Une fois rejoints nos chambres, nous constatons un manque d’eau. Pas de bain après avoir passé toute une journée dans l’avion. Contre mauvaise fortune bon cœur dit-on. On se résigne avant d’aller se coucher. Tôt le lendemain, il fallait récupérer le précieux sésame qui nous autorise à couvrir la CAN. C’est l’accréditation. Une fois acquis, il fallait désormais se lancer dans le boulot.
Couvrir principalement les séances d’entraînement des Lions et attendre la première rencontre officielle de l’équipe face à la Zambie de Herve Renard futur champion de l’édition.
A rappeler que le Sénégal avait dans son équipe les meilleurs buteurs des différents championnats européens dont Moussa Sow, Demba Ba, Papis Demba Cissé, Dame Ndoye entre autres. Dure fut le résultat face aux Chipolopolo qui ont dominé le Sénégal par 2 buts à 1. On espérait se relancer après ce faux pas. Mais les protégés d’Amara Traoré ne se sont jamais relevés de ce premier revers. En chutant à nouveau sur le même score face au Pays hôte la Guinée Équatoriale et la Libye. C’en était fini pour cette belle génération. En voulant rejoindre la salle de presse pour la conférence d’après match comme par hasard, je me suis retrouvé à l’entrée des vestiaires des Lions. Une image indescriptible avec des joueurs en larmes. L’un d’entre eux a été évacué à l’hôpital au bord d’une ambulance, le reste se passe de commentaires avec le limogeage d’Amara Traore de retour au bercail. Ma première campagne en tant qu’envoyé spécial me laisse de mauvais souvenirs.
Il fallait donner une gifle pour être champions
Autre campagne beaucoup plus reluisante, c’est celle de l’Afrobasket 2015. Un souvenir plus heureux avec les Lionnes du Basket à Yaoundé. Finalement remportée par les filles de Tapha Gaye. Que d’émotions vécues avant d’en arriver à ce résultat. L’entame des Lionnes ne rassurait guère. Le coach Tapha Gaye est allé jusqu’à gifler sa joueuse Ramata Daou pour faire respecter ses consignes. Et ce geste malgré polémique a été le déclic pour que les Lionnes entrent carrément dans le bain. Puisqu’après cet événement vu en mondovision et fortement condamné par l’opinion, les coéquipières de Mame Marie Sy relèvent la tête et finissent par être championnes.
La finale me laisse des souvenirs intarissables. Les Sénégalaises font d’une bouchée double le Cameroun porté par son public. Il s’agit là du dernier trophée continental remporté par le Basket sénégalais. À préciser que lors de cet Afrobasket en terre camerounaise, nous sénégalais y avons célébré la Tabaski. Quel fossé entre les deux Pays dans la manière de passer Aïd El Kebir. La fête est passée tel un jour ordinaire. Heureusement qu’un compatriote résidant à Yaoundé a eu la courtoisie de nous servir un dîner copieux pour sauver la fête.
Cheikh Tidiane DIAGNE RFM.
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