(CHALLENGE SPORTS). Il a été journaliste, agent de joueurs, puis dirigeant de l’Olympique de Marseille. Pendant cinq bonnes années, Pape Diouf a dirigé le mythique club de Marseille qui a de renoué avec le titre de champion de France 17 ans après l’année du départ de Mababa (2010). Mais aussi avec le sacre de la coupe de la Ligue. Bien sûr sans Pape Diouf, mais son ombre a plané sur la cannebière pour avoir façonné cette belle équipe phocéenne. Mais depuis qu’il a quitté la direction du club de la ville du vieux port, on l’a annoncé partout, on lui a prêté beaucoup d’intentions. Qu’est-il devenu après ? Quelles sont ses nouvelles activités ? Qu’est-ce qu’il pensait du football sénégalais à l’état actuel des choses ? Pape Diouf répond sans détours et lève les équivoques. Il répond aux questions de CHALLENGE SPORTS. Sans tambour ni trompette.
Entretien réalisé par Abdoulatif DIOP
Nous publions cette longue interview par jet tous les jours pour permettre aux lecteurs de mieux saisir la quintessence de cet entretien avec un homme atypique et incommensurable.
Pape Diouf depuis votre départ à la tête de l’Olympique de Marseille, il y a une décennie, qu’est-ce que vous faites maintenant ?
Après cinq années de présidence à l’Olympique de Marseille, je suis parti en ayant donc rempli une mandature assez large dans la mesure où en général la durée de vie d’un président à Marseille est de deux ans, ou deux ans et demi. Je suis resté cinq ans, donc c’est un record. Aujourd’hui j’ai plusieurs activités que je mène à fond. Pas en plein temps parce que j’ai besoin de recul aussi. J’ai repris l’enseignement un peu. J’enseigne à la faculté, je fais des émissions télé et radio. J’animais une émission notamment sur la chaîne Orange. Avec Jean-Pierre Fauco l’animateur français, nous avons ouvert une école de journalisme et de communication à Marseille qui depuis presque dix ans. En plus j’aime faire beaucoup de conférences, beaucoup de débats dans lesquels je suis invité en France et à l’étranger.
Et vous enseignez dans quelle université ?
J’enseigne à l’université de Marseille dans le cadre de masters en économie du sport. Et puis j’ai repris aussi le flambeau dans l’école de journalisme que nous avons créé. Cela me permettra de revenir à mes anciens amours parce que j’ai eu à enseigner le journalisme à Marseille il y a quelques années.
Vous travailliez avec Orange Tv. C’était en plein temps ou seulement pendant les grandes compétitions comme c’était le cas à la Can 2010 en Angola ?
Non, c’était en fonction de ce que je souhaitais faire. C’est vrai que y avait des moments la collaboration était axée sur les préparations et le déroulement des Can, mais après je me suis orienté et redéployé vers une émission que je dirigeais.
Pape Diouf pourquoi pouvez-vous revenir sur votre départ de Marseille ? Pourquoi vous quittez un club qui vous réussissiez pourtant très bien ?
« En ce qui me concerne je laisse une image assez positive aux gens et ce n’est pas rien. »
Parce que simplement en un moment donné, on quitte les endroits où l’on est. Et comme je le dis dans le milieu du football, il y a quand même beaucoup de mobilité. Si nous prenons l’histoire de l’Olympique de Marseille depuis les années 60-70, depuis le Président Le Clerc, il n’y a pas un seul président qui est resté plus de deux ans à part Bernard Tapi. J’ai déjà fait cinq ans, c’est déjà un record, une très large audience. Je suis parti sans la pression populaire, sans la pression des mauvais résultats, sans la pression de casseroles judiciaires. Quand je suis arrivé, j’ai trouvé 35 millions d’euro de déficit, quand je partais y avait 35 millions d’euro de bénéfices. Donc je pense que je suis parti la tête haute.
Alors la mission est accomplie ?
Si on peut l’appeler mission, oui elle est réussie. De toute façon je ne rougis pas (si vous me passez cette expression…) de mon passage à Marseille. Que ce soit dans la ville ou au stade, c’est vrai que les gens n’arrêtent pas de me manifester une telle sympathie jusqu’ à même devenir gênant pour moi. Je ne peux pas rester au stade sans être abordé, sans qu’on me demande des autographes, sans qu’on me demande des photos, sans qu’on ne me demande pourquoi je suis parti, quand est-ce que je reviendrai… Et cela c’est un peu partout en France. En tout cas, en ce qui me concerne, je laisse une image assez positive aux gens et ce n’est pas rien.
Est-ce que vous n’avez pas pris goût à l’environnement d’un club de football par exemple ? C’est passionnant comme boulot ?
« Peut-être un jour quand je rentrerais au Sénégal, j’essayerais de trouver un club de troisième division et je me m’amuserais avec ça… ça peut être quelque chose de tentant… »
C’était passionnant aussi d’être journaliste. Je l’ai été et je suis parti. C’était passionnant d’être agent de joueur, conduire la carrière des plus grands footballeurs. Je l’ai fait et je suis parti. C’est passionnant aussi de conduire un club de football comme l’OM. Je l’ai fait, je suis parti et la vie ne s’arrête pas là.
Pensez-vous avoir un jour votre propre club de football ?
Peut-être un jour quand je rentrerais au Sénégal, j’essayerais de trouver un club de troisième division et je m’amuserais avec ça. Oui, ça pourrait être quelque chose de tentant, d’amusant, oui.
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