CHRONIQUE BALLE DE MATCH: Une génération dorée, l’occasion ou jamais les gars!

(CHALLENGE SPORTS) Dans la tête de beaucoup de sénégalais, l’opération commando est faisable. La mission est possible. Dans celles de beaucoup d’autres, dubitatifs d’ailleurs, nos Lions sont vieillissants et manquent de rythme pour ne pas avoir un temps de jeu suffisant dans leur club respectif. Les cadres sont vieillissants et les jeunes Lions attendent sagement dans leur cage avec une envie réelle de rugir. Ils n’attendent que leur chance. C’est l’occasion ou jamais pour cette génération dorée championne d’Afrique qui cherche à séduire le monde à Doha après avoir conquis l’Afrique.

Faites nous rêver.

Cette 22ème édition du mondial devrait représenter plus qu’une compétition pour les Lions du Sénégal. Toute sélection, tout joueur rêve de participer à la plus prestigieuse compétition du football mondial. Une génération de joueurs talentueux en a rêvé, en vain. Des talents fous du football africain n’ont pas la chance d’être à cette grande messe du football mondial. Georges Weah l’unique Ballon d’Or jusque-là du continent africain, n’a jamais joué un mondial. Abedi Pelé en a rêvé mais jamais. Idem pour d’autres grands talents africains comme Salif Keita du Mali, Laurent Ndri Pokou de la Côte d’Ivoire. Heureusement pour les deux premiers, leurs enfants, dignes héritiers du papa ont goûté à la saveur de ces joutes mondiales.  Timothe weah joue avec les États Unis cette année. André et Jordan Ayew sont à Doha avec le Ghana. 

Au Sénégal, de grands noms qui ont marqué le football du pays et de l’Afrique n’ont pas cette chance. Jules BOCANDE, Roger Mendy, Louis Gomis, Léopold DIOP, Yatma Diouk, Samassa, Omar Sene, Thierno Youm, Cheikh Seck et tant d’autres valeureux footballeurs sénégalais n’ont jamais représenté le Sénégal dans le tournoi final de la FIFA. Vous Lions actuels du Sénégal, avez cette possibilité pour la deuxième fois consécutive à être à la fête. De grâce, marquez cette dernière compétition pour la plupart d’entre vous. Vous vous rendez compte que plusieurs cadres de l’équipe sont trentenaires? Koulibaly, Gana, Cheikhou, Sadio, Édouard, Cisse, les piliers fondamentaux ne sont pas sûrs de pouvoir disputer un troisième mondial. Essayer donc de marcher sur les pas de vos aînés de 2002 qui ont laissé des traces indélébiles au mondial asiatique. Au sortir de cet exploit au Japon et en Corée du Sud, la bande à Aliou Cisse et FADIGA ont raté le coche devant une prenable équipe Togolaise à Dakar qui leur avait chipé le ticket pour l’Allemagne 2006. Depuis lors, ils n’en reviennent pas, ils nourrissent des regrets et ruminent encore leur colère. Ils n’ont eu plus de temps de se rebiffer. Ils pleurnichent et regrettent cette belle occasion en Or. Cette année, Kalidou Koulibaly et ses copains en ont l’occasion de réitérer cet exploit. De grâce, allez chercher cette place de huitième. Mater le Qatar, raser la forêt Amazonienne de l’Equateur et arracher l’une des places qualificatives dans le groupe A. Ce que vous avez montré face aux Pays Bas pourrait à coup sûr vous garantir cette prétention malgré cette défaite en levée de rideaux. Aliou Cisse n’a qu’à revoir ses plans, ses hommes et sa tactique pour réussir le gral. Concrétiser les occasions, tuer les matchs quand il le faut et marquer des buts, des buts et encore des buts. On ne gagne jamais un match sans marquer de buts. Le beau jeu ne vaut absolument rien. Un match de football se joue en quatre-vingt-dix minutes, mais il se gagne en un instant. Si vous ratez le moment de marquer, de gagner, cela ne nourrit que des regrets. Ne regretter pas, relevez-vous et faites-nous rêver comme les Henry Camara, El Hadji Diouf, Daf, Tony, Fadiga l’avaient fait il y a de cela vingt ans. C’est l’occasion ou jamais. Vous avez une génération en Or championne d’Afrique de surcroît. Sans nul doute que la relève est assurée derrière. D’excellents jeunes joueurs talentueux attendent sagement leur tour sur le banquet. Vous êtes la première génération de joueurs qui a amené un sacre continental au Sénégal. Vous avez donc des qualités intrinsèques pour briller dans un ce tournoi mondial. Vos adversaires sont ceux de tous les mardis, mercredis, jeudis en ligue des champions, en ligue Europa. Sont les mêmes adversaires tous les week-ends dans les différents championnats européens et les mêmes partenaires avec qui vous jouez tous les jours. C’est l’occasion ou jamais de se faire un nom en compétition mondiale après avoir manqué d’expérience en Russie 2018 et marqué celle continentale au Cameroun 2021. Vous pouvez le faire. Faites-le. Les Sénégalais ont juste besoin d’un sursaut d’orgueil.

Abdoulatif DIOP

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*