Papa Waigo NDIAYE : « J’ai déjà passé mes diplômes d’entraîneur en Italie ».

Entretien réalisé par Essamaï SAGNA

(CHALLENGE SPORTS). Son passage en équipe nationale a été bref, mais Papa Waigo Ndiaye faisait partie de cette génération de joueurs qui a malheureusement sombré après l’élimination cruelle du Sénégal à la CAN de 2008 au Ghana. Passé par l’Italie, et l’Angleterre, il finit par atterrir dans les pays du golfe, où il joue toujours. Au Sénégal depuis quelques temps, le natif de Saint-Louis nous rouvre son livre du passé. Dans cet entretien il aborde son passage court en équipe nationale, ses regrets, sa carrière non sans oublier de parler de sa reconversion et de ses activités du moment.

Papa Waigo a passé douze ans en Italie. Ici sous les couleurs de la Fiorentina.

Apparemment vous jouez toujours au football ?

Je suis présentement au Sénégal. Je n’ai pas encore raccroché les crampons. Depuis décembre j’ai résilié mon contrat avec mon ancien club à Dubaï. J’étais dans un club de deuxième division. Actuellement je suis en stand-by. Pour l’instant je m’occupe de mon centre de formation à Saint Louis qui a été créé en 2005. Le club AS Ndar Guedj a joué même en Nationale. On est là pour redémarrer le travail et aider les jeunes à progresser. L’année passée, j’étais en Italie pour passer mes diplômes d’entraineur.

Qu’est ce qui explique votre instabilité dans certains clubs ?

Il y a des aléas dans le football, il y a beaucoup de choses qui se sont produites. Le football n’est pas une science exacte. On part là où on espère jouer. Mais durant toutes ces années, j’ai tout le temps eu des clubs, j’ai tout le temps joué des compétitions. J’ai fait douze ans en Italie, j’ai voulu changer d’air, c’est ce qui justifiait mon départ en Angleterre et aux Emirats Arabie Unis.

Comment jugez-vous votre bref passage en équipe nationale ?

Un passage intéressant dans la mesure où c’était un rêve de gosse qui s’est réalisé. Comme tout jeune footballeur, on a toujours rêvé de porter les couleurs nationales et de défendre la patrie. Faire partie de cette tanière a été une joie absolue pour moi dans ma carrière. Dieu merci j’ai toujours répondu présent et quand l’occasion s’est présentée on s’est donné à fond pour mouiller le maillot et défendre les couleurs de mon pays.

Quels souvenirs gardez-vous de la CAN 2008 ?

Un souvenir un peu amer. On est éliminé au premier tour. Mais néanmoins, c’est une expérience pour moi. Etant jeune et faire partie de ce groupe a été une chose exceptionnelle. On a été jeune et on a eu l’occasion de participer à cette compétition. On dit que le football c’est l’expérience, on a retenu la leçon et on a continué à travailler après cela.

Qu’est-ce qui a conduit à l’élimination du Sénégal en 2008 ? 

Il y avait beaucoup de choses qui se sont passées. Beaucoup d’années sont passées et l’encre a beaucoup coulé. Si on part dans une compétition, il faut que tout le monde ait le même état d’esprit. Que tout le monde tire dans le même sens que ce soit les joueurs les dirigeants les supporters. Et c’est cela qui nous manquait à l’époque. Il y avait aussi un problème de management. Heureusement que nos petits frères actuels ont dépassé certaines considérations. Et j’espère Insha-Allah que la coupe d’Afrique viendra bientôt au Sénégal.

Est-ce que l’élimination du Sénégal en 2008 n’a pas précipité votre retraite internationale ?

Peut-être on peut le dire. Mais il faut admettre aussi que chaque coach fait appel aux joueurs à qui, il a plus confiance pour gagner un match. Je respecte leurs choix. Moi j’étais tout le temps professionnel. J’ai joué dans des clubs très respectés et j’ai toujours joué en club. DIEU merci, je faisais toujours partie des meilleurs buteurs dans tous les championnats où je suis passé. Mais le dernier mot revient au coach qui fait ses choix. Peut-être que Papa Waigo ne répondait pas à leurs critères de sélection à cette époque. On espérait revenir en équipe nationale, mais DIEU en a décidé autrement, on l’accepte. Maintenant cela fait partie de notre passé. Aujourd’hui on est sur d’autres choses, et bientôt on va raccrocher définitivement les crampons.

Nourrissez-vous des regrets avec l’équipe nationale ?

Chacun de nous voulait donner plus. Je n’ai pas de regrets très sincèrement. Si c’était à refaire, je le referai. Mais on peut dire que Papa Waigo pouvait donner plus que ses treize sélections. Je prends cela avec philosophie. Après tout, comme on dit, l’homme propose DIEU dispose. Cela fait partie du foot. Même avec le peu de sélections dont je dispose, j’ai laissé des marques indélébiles en équipe nationale. Tout le monde avait vu ma reconversion d’ailier en latéral, chose que j’avais brillamment réussie d’ailleurs. Aujourd’hui avec l’âge et le recul on ne peut pas rester là à polémiquer, mais quand même c’était une belle expérience. Mais dans ma carrière en général, je n’ai pas de regrets. Depuis presque dix-neuf ans je joue en tant que professionnel. Rare de voir un joueur faire une si longue carrière. Et je n’ai pas encore pris ma retraite internationale Alhamdoulillah.

Essamaï SAGNA

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